Obsèques et croyances : ces rites méconnus autour de la mort qui influencent les familles
Chaque famille a ses traditions, ses gestes, ses croyances autour de la mort. Lors d’un rendez-vous avec une famille guadeloupéenne, j’ai découvert des rites funéraires méconnus, faits de précautions, de pudeur et de respect profond. Lavage des mains, vêtements neufs, départ sans photo… Autant de pratiques qui rappellent que les obsèques sont d’abord un moment de transmission culturelle. En tant que conseiller funéraire, écouter ces croyances permet de mieux accompagner chaque famille, dans ce qu’elle a d’unique.
Récemment, j’ai accueilli dans mon agence une famille venue organiser les obsèques d’un proche originaire de Guadeloupe. C’était une rencontre forte, marquante, où se mêlaient émotions, traditions, distance géographique… et croyances bien ancrées.
Ce genre de moment me rappelle pourquoi j’exerce ce métier. Accompagner, écouter, comprendre ce qui compte vraiment pour les familles, dans leur diversité.
Quand franchir la porte est déjà une épreuve
Ce que j’ai appris sur leurs rites et précautions
- Le défunt doit partir seul, sans rien qui ne lui appartienne : pas de photos, pas d’objets personnels d’un proche.
- Son dentier a été retiré, remplacé par du coton.
- Son costume, préparé depuis plusieurs jours, était stocké à l’extérieur de la maison, dès l’annonce de sa fin de vie. C’était une façon de ne pas garder de “mort” chez soi.
- Concernant les fleurs : si elles ne peuvent accompagner le cercueil jusqu’au bout (crémation notamment), mieux vaut ne pas en mettre du tout. Il est hors de question de les ramener chez soi.
- À la fin du rendez-vous, tous les membres de la famille se sont lavé les mains. Un geste simple, fort, qui marque la séparation avec le défunt et clôt le moment.
Finalement, nous avons tous nos propres superstitions
- Ma femme, par exemple, refuse que je rentre à la maison avec de la poussière du cimetière sous les chaussures et me demande de me changer en sortant du travail.
- Certains me disent aussi que le défunt doit porter des vêtements neufs, étiquettes visibles. Comme si le dernier voyage devait être aussi digne que symbolique.
- Une croyance que j’ai déjà entendue dans d’autres familles : "ne pas regarder en arrière en quittant le cimetière, ne pas se retourner avant d’être rentré chez soi" …Honnêtement, je me suis toujours demandé comment faire en voiture dans ces cas-là !