Comment préparer sa fin de vie au niveau funéraire ?
Anticiper sa propre fin de vie ou celle d’un proche est sans doute l’un des sujets les plus délicats à aborder, même pour moi en tant que conseiller funéraire. Pourtant, il s’agit d’un geste d’amour et de lucidité envers ceux qui restent et que l'on veut protéger. À travers cet article, nous souhaitons ouvrir un espace de réflexion, sans jugement, sans pathos, en proposant des pistes concrètes pour vivre cette étape avec un peu plus de sérénité.
Un contexte sociétal en évolution
La fin de vie est aujourd’hui au cœur de nombreux débats de société. En France, un projet de loi relatif à l’accompagnement des malades en fin de vie est en cours de discussion.
Ce texte prévoit notamment d’élargir l’accès à l’aide active à mourir, sous conditions strictes. Il fait suite à de nombreuses contributions du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et à la convention citoyenne sur la fin de vie organisée par le gouvernement.
Sans entrer dans les débats philosophiques ou religieux, force est de constater que ces questions traversent notre société et nos consciences. Dans un article du Monde du 10 avril 2024 intitulé « Fin de vie : le gouvernement présente son projet de loi sur l’aide à mourir », on peut lire que « 80 % des Français souhaitent pouvoir choisir les conditions de leur propre mort, mais redoutent aussi les dérives possibles ».
La Croix, dans un éditorial du 12 mai 2024, insiste de son côté sur « la nécessité de renforcer les soins palliatifs avant d’ouvrir des voies irréversibles », tandis que Libération souligne dans une enquête publiée le 5 mai « la détresse des familles qui se retrouvent seules face à des décisions impossibles ».
À l’étranger, les choix divergent. La Suisse, les Pays-Bas, la Belgique et le Canada ont légalisé l’euthanasie ou l’aide médicale à mourir dans des cadres légaux stricts. À l’inverse, des pays comme l’Italie ou l’Allemagne maintiennent une interdiction de principe, souvent pour des raisons éthiques ou religieuses. Dans tous les cas, ces décisions législatives posent la question du sens, du cadre, du lien social et de l’accompagnement.
Se préparer, c’est soulager ses proches
En tant que conseiller funéraire, je rencontre chaque jour des familles confrontées à ces situations. Ce matin encore, un monsieur est passé en agence après avoir appris que sa femme était atteinte d’un cancer. Il voulait faire un devis sans lui en parler pour ne pas l’inquiéter. Quand elle a appelé plus tard, il avait dit être allé « faire une course ». Ce genre de situations, parfois cocasses, montrent à quel point l’anticipation reste taboue... et pourtant nécessaire.
Chez POMPES FUNÈBRES DE FRANCE Chartres, je vous propose gratuitement des devis personnalisés. Que l’on soit malade ou simplement soucieux de ne pas faire peser de décisions difficiles sur ses proches, il est possible – et même recommandé – de venir en parler.
Nous ne pouvons bien sûr pas nous mettre à la place de ceux qui vivent cette épreuve. Je me souviens encore du malaise ressenti face à la fin de vie de mon arrière-grand-mère. Elle ne voyait plus, n'entendait plus, et quand je suis allé lui dire au revoir, elle m’a pris pour sa fille – ma grand-mère, décédée deux ans plus tôt. Elle nous disait souvent qu’elle n’avait plus rien à faire ici-bas, qu’il fallait la laisser « monter là-haut », retrouver son mari qui lui manquait tant.
Un carnet de vie, un geste pour ceux qu’on aime
Parmi les conseils que je donne aux familles, il y a celui d’écrire. Prendre un cahier de bonne facture – un beau carnet, un journal – et y consigner ce que l’on souhaite pour ses obsèques : le type de cérémonie, les fleurs, la musique, la sépulture, mais aussi ce que l’on souhaite transmettre. Ce qu’on veut dire à ses enfants, à ses amis, au monde.
Ce carnet peut aussi être un espace de mémoire, de recettes, de souvenirs, un endroit ou laisser derrière soi ce que l'on n'a pas su dire en face, ou les derniers conseils a ses enfants et petits enfants. Il n’a pas besoin d’être triste. Il peut même être rempli à deux : le malade et la personne qui l’accompagne. Chacun peut avoir son propre carnet, ou en écrire un à quatre mains. C’est un chemin d’humanité, une manière de ne pas fuir, de créer du lien, de laisser une trace.
Accompagner, un rôle lourd mais précieux
Être conjoint, enfant, assistant(e) de vie, infirmier(e)... Tous ceux qui accompagnent une personne en fin de vie sont confrontés à une réalité aussi belle que dure. C’est une grande responsabilité, parfois un honneur, souvent un poids. Il est fondamental que les accompagnants ne s’oublient pas eux-mêmes.
Par expérience, je conseille aux proches de chercher un soutien, moral ou professionnel. Ne pas rester seuls. Parler à des amis, à des psychologues, à des conseillers spirituels ou à des professionnels du funéraire. L’accompagnement ne se fait pas que par devoir : il se fait avec le cœur, mais aussi avec ses limites.
Il est également possible d’anticiper les obsèques de ses proches, si l’on est celui ou celle qui reste. Cela peut sembler difficile, mais c’est souvent un moyen d’être dans l’action, dans la préparation, dans l’amour.
Une démarche humaine, sans jugement
Préparer sa fin de vie, c’est reprendre un peu de contrôle dans un moment où l’on se sent souvent démuni. Ce n’est pas se résigner. Ce n’est pas perdre espoir. C’est au contraire reconnaître la vie dans toute sa profondeur. C’est poser des repères, des gestes d’amour pour ceux qui restent. C’est dire : « J’ai pensé à vous, même dans mes derniers instants. ».
Chez POMPES FUNÈBRES DE FRANCE Chartres, nous sommes là pour vous accompagner, avec respect, douceur et discrétion.
Un engagement de chaque instant.
Pierre-Etienne MERCIER - POMPES FUNEBRES DE FRANCE Chartres - Lucé
57 rue de la république 28110 Lucé